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Sommes nous en train de tomber

De tomber amoureux

Sommes nous en train de sombrer

De sombrer seuls

Sommes nous seulement tombés

Seulement seul

Sommes nous en train de tomber

De tomber amoureux

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Le lieu et le temps deviennent un espace à construire que la surface vient perturber dans une logique incompréhensible mais bien réelle. Que faire de cet ensemble ? Le détruire ? Le montrer ? Le cacher ? Ou ne rien en faire ? Il décide d’attendre ce qui est déjà une forme de réponse, la seule qu’il puisse pour l’instant envisager, et cela n’est pas une surprise. L’attente est un moment particulier du temps, une forme qui voudrait se rapprocher de l’immobilité sans illusion de réalisation. Dans ce temps particulier qui ne se mesure pas, ou mal, il trouve une sorte de confort, de réconfort un peu honteux et inexplicable. Ne pas bouger, ne rien regarder, ne rien sauvegarder, ne pas fermer les yeux, penser mais ne rien dire : l’exercice se révèle plus difficile que prévu et en plus ne livre rien. Cependant il persiste car il y trouve une forme de satisfaction inédite, une immédiateté rare, qui dessine un devenir peu probable. Il observe ce qu’il ne fait pas, le lieu et l’espace se confondent, s’effacent devant un temps devenu immobile, une image paradoxale de sa présence, l’indice d’une absence qui s’installe. Il se souvient et cela est nouveau, il se souvient et se souvenir vient perturber l’équilibre fragile mis en place. Dédales oubliés, archipels délaissés, mémoires ignorées écrivent à nouveau des figures en formations, de funestes histoires lointaines et des différences incontournables. Il est devenu le spectateur d’un monde en mutation, il assiste et ne sait quoi faire ou quoi dire des boucles qui hantent sa mémoire  et l’interroge « que se passe t-il ? » et « ou cela a lieu ? » . Ces boucles répétitives s’opposent à une observation incontournable et décisive qu’impose la machine temporelle et technologique. Les formations sont devenues des impositions, les espaces des enfermements, les figures des modèles, les différences des références, les distances des oublis, les lignes des mesures, les dispositifs des interdits, les histoires de simples histoires, les documents des monuments et les monuments de simples archives. Le temps efface les souvenirs et fabrique des preuves irréfutables et impardonnables. La machine fabrique, et pose les fondations d’un devenir indiscutable. Le devenir est devenu un objectif incertain et cela modifie les possibilités à venir. Que faire ? s’impose comme un mode d’existence peu confortable, et difficilement planifiable. Les certitudes s’effacent, les réponses perdent tout sens, l’immatérialité s’impose, le virtuel comme anticipé par certains est devenu réel et complique tout, ne simplifie rien. Ce qui reste quand il n’y a plus rien est devenu pour lui une ligne, un imaginaire, une forme à construire, un dessin.

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