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Les phrases trouvent leur origine dans la proposition de Jean-Marc Nicolas d’écrire, d’écrire en me communiquant vingt dessins. La possibilité de réalisation de cette collaboration est visible et lisible dans le document ci dessus. Quand un deuxième confinement nous a été imposé, j’ai décidé d’écrire une phrase par jour comme j’avais écrit vingt fragments à partir des vingts dessins de Jean-Marc. Je veux ici le remercier pour avoir provoqué chez moi le plaisir d’écrire et de le donner à voir .

I

II

III

VI

IV

V

I Dédales oubliés - Archipels délaissés - Mémoires ignorées structurent son mode de pensée. Il s'imagine et cela le laisse sans voix.

 

II Le temps est pour lui une machine insupportable, une mécanique complexe qu’il a vainement essayé de démonter pour s’en faire une idée.

 

III « Précisément » énonce t’il régulièrement, notant que cette affirmation n’est qu’une parenthèse peu crédible, et sans importance particulière.

 

IV Arpenter le visible et se perdre dans des surfaces d’indécisions est son quotidien fait de simplicités, de choix divers et de renoncements assumés.

 

V La valeur d’usage de l’Abécédaire est devenue avec le temps une image(s) et cela pour diverses raisons. Il fait avec mais ne renonce pas à trouver dans les détails une empreinte exploitable.

 

VI Répétitions, superpositions, et épuisements sont les opérations imparfaites mais néanmoins nécessaires pour envisager la constitution d’un ensemble qu’il veut cohérent.

 

VII Le passé ne l’intéresse pas quand au futur il n’existe pas. Cependant la conjonction de ces deux mots assemblés : passé-futur / futur-passé évoquent des possibilités.

VIII Archéologies de surfaces, histoires de lointains, machines à percevoir, figures en formation, espaces distants, reproductibilités différenciées, dessinent les lignes d’un dispositif non négociable.

 

IX La surface et la sous-face dont parlait cet inconnu l’intrigue. Une simple variation séduisante et de peu d’intérêt ? ou la mise en place d’une évidence d’une grande simplicité.

 

X Il rêve, c’est dangereux, voire stupide, mais pourtant il rêve et c’est une occupation pesante. C'est ainsi, tel le spectateur principiel il rêve d'image(s), d’indifférence et de suspens. Parfois même il rêve en rouge. 

 

XI Cet ensemble volontairement désuet, mais précis, construit et savant, est la théorie et la pratique du bon endroit au bon moment énonce t’il d'une voix légèrement amplifiée par l'écho navrant qui la possède.

 

XII Les diverses collections constituées au fil du temps : « les lieux archaïques – les couches sédimentaires de souvenirs – les strates de réalités diverses » forment un ensemble cohérent. Il ne se l’explique pas.

 

XIII Plusieurs ayant entrepris il décide lui aussi de choisir, de choisir un peu et pour lui choisir un peu ce n’est pas rien.

 

XIV Pour diverses raisons il ne voyage plus, s’absentant malgré tout très souvent. Alors il se souvient : Moscou, Weirmar, Paris -la ville dans le miroir - ,San Gimignano, Mer du Nord : Il se rappelle.

 

XV Le mur de son atelier est devenu un palimpseste où se mêlent des infinitifs d’instructions : Déplacer, Archiver, Oublier.

 

XVI Le Déplacement, l’Archivage, l’Oubli ne sont pas simplement des activités nécessaires au bon fonctionnement de l’ensemble mais la manifestation d’un temps découvert, travaillé et pensé.

XVII Il a imaginé un espace-temps sans point de vue, un espace et un temps immobile - blank - il est assez satisfait du résultat, mais après réflexion il a décidé de l’oublier.

 

XVIII Il marche lentement avec en tête le dernier message qu’il a reçu. Il déteste la disparition du dédale immobile, sa légende et tous ses possibles délaissés.

 

XIX Parmi tous, il revient régulièrement vers lui : un intérêt partagé pour la cartographie et la présence discrète de la citation.

 

XX Cette stratégie d’appropriation de l’espace est devenu avec le temps une gestion des différents procédés d’écritures qu’il expérimente ; L’usage, la trace, l’archivage, la visibilité, l’oubli ...

XXI L’addition de diverses couches de réels empilées, imbriquées, associées à des découpages iconographiques précis donne plusieurs niveaux de lecture aux objets textuels qu’il archive. De ce travail émerge plusieurs strates : un espace de pensée, une archéologie, des questions.

XXII La peinture de Manet, particulièrement un Bar aux Folies-Bergère, est la mise en place d’une tension entre la présence et l’absence. L’image devient le prétexte d’un principe d’impossibilité.

XXIII Il réfléchit à une image inépuisable, une image seule, une image que l’on regarde, une image qui vous regarde, simplement une image(s) qui bien sur existe déjà.

XXIV L’histoire de l’image, des images, le laisse sans voix, pétrifié devant l’ampleur du désastre, désastre annoncé, désastre répété, sans réponses satisfaisantes. Jamais.

XXV Se rappeler constamment l’invisibilité de l’image est un principe de travail qu'il revendique.

XXVI Les séries, les séries de séries, sont devenus sans qu’il y prenne garde des image(s) , des image(s) pas des picture(s).

XXVIII La pratique régulière de l’énonciation mise en relation avec les problématiques de la visibilité pose les relations particulièrement complexes qu’entretiennent trace et matrice.

XIX Il aime à mettre en parallèle son lieu de travail (qu’il affectionne) avec cette injonction découverte un jour sur une ancienne carte postale : Ne travaillez Jamais.

XXX Ses lectures le conduisent à constater l’association récurrente de ces deux termes : la présence et l’absence dans de nombreux domaines (histoire, psychiatrie, littérature, art). Un rapport de positivité à négativité s’instaure souvent dans cette mise en tension. Pour sa part il continue à s’absenter le plus souvent possible.

XXXI Ses diverses occupations, peut - on parler de travail ? - Font resurgir une multitudes de moment passés, oubliés, ignorés, sans aucun soucis de chronologies ni d’anachronismes.

 

XXXII Certaines manières de penser le laisse perplexe : Ainsi, la non détestation du monde.

XXXIII Des solutions existent bien que malheureusement imparfaites et frustrantes.

 

XXXIV Il ne sait plus comment nommer le temps, celui qui passe, et les diverses matrices  qui l’accompagnent : la mesure, le rythme, l’écoulement, la pulsation, la superposition, l’épuisement, la répétition, le battement par minute écoulée et puis oubliée.

XXXV Les jeux de déplacement viennent nourrir un espace documentaire, une bibliothèque mobile, un lieu de classement, de rangement où il est possible de puiser, pour ensuite, sur une surface choisie composer, opérer des rapprochements qui évoquent la forme tableau dans des pratiques pourtant plus proche du lisible que du visible.

XXXVI Il a pratiqué l’art du commentaire(s) sans radicalité ni plaisir mais avec méthode.

XXXVII Il est un autre, bien sur, comme disait l’autre. Il est un ami, un souvenir, une rêverie sans conséquence. IL est une. Une interrogation sur l’utilisation du langage et la spatialité que cet usage suppose. Sans doute, quoi que … comme disait l’autre.

XXXVIII Ce qui reste, c’est ce qui reste, quand il n’y a plus rien. Entre simplicité revendiquée et complexité assumée, en évitant de choisir, se met en place un travail frustrant mais essentiel.

XXXIX On peut toujours rêver. De toutes ces images de pensée , c’est celle ci qu’il préfère : On peut toujours rêver.

XL On peut toujours rêver . .. rêver d’images qui se brisent, s’émiettent, quand le dispositif et la disposition s’emparent de l’ensemble, pour ne laisser aucune place.

XLI Les Image(s) deviennent des rêves, rêves qui sont des images, des images non écrites, images réelles, images immatérielles sans ressemblances, où se côtoient imaginaire et perception.

XLII La non fabrication des images est un thème principiel qu’ils ont travaillé, étudié, sans jamais réussir à trouver de solutions autres que peu satisfaisantes et/ou crédibles. Et pourtant ils insistent pensant néanmoins qu’un doute subsiste.

XLIII Une image, au fil du temps, s’est imposée. Une image d’Encre de Chine, d’Ombre et de Lumière. Il ne peut l’oublier.

XLIV Ne rien dire, ne rien faire, ne rien voir, laisser simplement le temps s’écouler en le confiant à de redoutables inconnus est devenu le quotidien tranquille et apparemment incontournable qui s’installe. L’image s’est figée et nul ne s’en inquiète semble t’il.

XLV Il s’est rendu compte qu’il hésitait, et cela est perturbant.

XLVI Attendre, ne rien reconnaître, ne rien dire, attendre, l’exact contraire de ne rien dire, ne rien faire et ne rien voir. IMAGE(S)

XLVII Pour être précis au moins une fois : sans voix, sans direction et sans but.

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